Haïti : l’UNNOH appelle à la solidarité internationale en faveur des enseignants en grève depuis janvier…

Josue Merilien,coordonnateur de l'UNNOH

PORT-AU-PRINCE, mercredi 7 mai 2025 (RHINEWS)– L’Union Nationale des Normaliens/nes d’Haïti (UNNOH) a adressé une lettre officielle au Secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation (IE), David Edwards, sollicitant une mobilisation urgente des syndicats membres de l’organisation mondiale en appui aux enseignants haïtiens en grève depuis plus de quatre mois.

Dans cette correspondance signée par les dirigeants syndicaux Josué Mérilien, Patrick Hyppolite et Péguy Noël, le bureau exécutif de l’UNNOH souligne que le mouvement de grève, entamé en janvier 2025, résulte de l’indifférence persistante des autorités face à des revendications jugées « justes et légitimes ».

« Les enseignants/tes réclament un traitement approprié et digne, le respect scrupuleux de leurs droits afin de pouvoir exercer correctement leur noble métier », écrit l’UNNOH, évoquant entre autres une réforme éducative, l’alignement salarial, le paiement des arriérés, la nomination des enseignants qualifiés, ainsi qu’un soutien matériel et nutritionnel dans les écoles.

Le syndicat dénonce le silence prolongé du gouvernement, notamment du Ministère de l’Éducation, du Premier Ministre et du Conseil Présidentiel de Transition, malgré de multiples correspondances envoyées pour relancer les négociations interrompues depuis fin janvier. « Les gouvernants traînent les pieds au lieu d’agir en conséquence », affirme l’organisation, avertissant que cette inertie « augmente le niveau d’insatisfaction et de frustration » chez les enseignants comme chez les élèves.

L’UNNOH insiste également sur la gravité de la crise sécuritaire, qualifiée de « planifiée », qui rend impossible la reprise des cours dans plusieurs zones du pays. « L’insécurité allonge la liste des territoires perdus, augmente le nombre de déplacés forcés et la souffrance indicible des citoyens/nes », alerte le syndicat.

Dans cette conjoncture, l’appel à la solidarité internationale vise à faire pression sur les autorités haïtiennes. « Un tel geste de solidarité aidera à obtenir une intervention du gouvernement devant faciliter une entente pour le retour en salle de classe », peut-on lire dans la lettre.

Enfin, le syndicat appelle l’Internationale de l’Éducation à soutenir une campagne internationale de solidarité en faveur du peuple haïtien, déjà amorcée en Amérique latine, en particulier en Argentine et Uruguay. Cette campagne, selon l’UNNOH, est essentielle pour « stopper le génocide silencieux » que subit la population haïtienne à travers la dégradation sécuritaire et l’effondrement des services publics de base.

L’UNNOH exhorte l’IE à « mobiliser les syndicats membres afin d’apporter leur solidarité concrète aux enseignants/tes en lutte en Haïti », espérant ainsi que les dirigeants haïtiens « entendent raison et adoptent les mesures nécessaires » pour sortir de la crise actuelle.