République dominicaine en plein essor, Haïti en stagnation : le FMI dresse un tableau contrasté pour 2026…

Embleme de la Republique Dominicaine...

SAINT-DOMINGUES, mercredi 7 mai 2025 (RHINEWS)– Alors que la République dominicaine s’apprête à devenir en 2026 la deuxième économie à la croissance la plus rapide au monde, avec une progression attendue de 4,8 %, son voisin haïtien ne devrait enregistrer qu’une reprise timide de 1,5 %, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI).

Dans son rapport Perspectives économiques régionales pour l’hémisphère occidental, le FMI prévoit une croissance dominicaine de 4,0 % dès 2025, contre 5,5 % pour l’Argentine. En 2026 toutefois, la République dominicaine devancerait l’Argentine, laquelle verrait sa croissance ralentir à 4,5 %. Ce dynamisme place Saint-Domingue parmi les économies les plus performantes de la planète.

En revanche, le contraste est frappant avec la situation d’Haïti. Après une année 2025 marquée par une croissance quasi nulle (0,5 %), le pays ne parviendrait qu’à une légère remontée de 1,5 % en 2026. Le FMI conditionne cette reprise fragile à une amélioration significative de la sécurité intérieure, lourdement affectée par les violences des gangs et une instabilité politique chronique.

Le rapport souligne que, dans l’ensemble de la région, la consommation des ménages demeure le principal moteur de la croissance, tandis que l’investissement reste insuffisant. La croissance moyenne en Amérique latine et dans les Caraïbes est ainsi attendue à 2,0 % en 2025, contre 2,4 % en 2024, une baisse attribuée à des blocages structurels persistants.

Sur le plan macroéconomique, les deux pays caribéens suivent des trajectoires divergentes. La République dominicaine affiche une performance soutenue dans un contexte de reprise post-pandémique et de stabilité institutionnelle relative. À l’inverse, Haïti fait face à une faible mobilisation des recettes publiques, une gouvernance fragile et une dépendance accrue aux envois de fonds de sa diaspora. Bien que ces transferts soutiennent temporairement la consommation, ils reflètent également une fuite continue du capital humain.

Autre point de divergence notable : l’inflation. Tandis que la République dominicaine devrait maintenir une inflation maîtrisée en dessous de la moyenne régionale, Haïti est confrontée à un taux projeté de 6,8 % en 2026. Cette pression inflationniste s’explique par les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, notamment dans les secteurs clés de l’énergie et des services publics, souvent paralysés par l’insécurité.

Le FMI appelle l’ensemble des pays de la région à engager une consolidation budgétaire rigoureuse, face à un environnement mondial incertain et à des marges de manœuvre limitées en matière de politique monétaire. Toutefois, il apparaît clairement que la République dominicaine et Haïti empruntent des chemins économiques opposés : l’un vers une expansion soutenue, l’autre coincé dans un cycle de crise prolongée.