GEORGETOWN. mercredi 26 mars 2025-

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio est arrivé mercredi dans les Caraïbes dans un contexte de crise sécuritaire persistante en Haïti et pour manifester le soutien des États-Unis à la Guyana, riche en ressources pétrolières et actuellement en litige avec le Venezuela. Le principal diplomate de Donald Trump a fait escale en Jamaïque dans le cadre d’un sommet de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), avec des passages prévus jeudi en Guyana et au Suriname. Au cours de cette rencontre, Rubio doit dialoguer avec les dirigeants haïtiens ainsi qu’avec ceux de la Jamaïque, de la Barbade et de Trinité-et-Tobago.

Dans une déclaration, le secrétaire d’État a affirmé que les pays de la région œuvreraient de concert pour lutter contre l’immigration illégale, la violence et le trafic de contrebande, et qu’ils poursuivraient ceux qui se rendent coupables de fraude financière. Ce déplacement, le deuxième de Rubio au sud de la frontière depuis sa prise de fonction, intervient alors que l’administration Trump met l’accent sur la prévention des flux migratoires.

Haïti, considéré comme le pays le plus pauvre des Amériques, est en proie depuis plusieurs années à une crise profonde marquée par l’effondrement de l’autorité gouvernementale, la recrudescence de la violence et la dégradation des services de santé. Une mission internationale de sécurité dirigée par le Kenya et soutenue par l’ancien président Joe Biden a été déployée pour instaurer la stabilité, mais celle-ci n’a pas réussi à contenir la violence. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 60 000 personnes ont été déplacées en un mois à Port-au-Prince, conséquence directe de l’expansion des activités des gangs.

Par ailleurs, Rubio a accordé une dérogation aux réductions globales de l’aide américaine afin de maintenir le soutien à cette mission haïtienne. L’administration Trump n’a, pour sa part, pas encore présenté de nouvelles initiatives en matière de politique haïtienne, mis à part la révocation des protections contre l’expulsion pour des milliers d’Haïtiens résidant aux États-Unis. Mauricio Claver-Carone, l’envoyé spécial américain pour l’Amérique latine, a déclaré que Rubio souhaitait recueillir les avis des nations caribéennes sur la situation en Haïti et a reconnu que les circonstances étaient particulièrement préoccupantes. « Une stratégie est en cours d’élaboration pour continuer à soutenir la police nationale haïtienne, » a-t-il expliqué.

Lors de sa visite en République dominicaine le mois dernier, Rubio avait d’ailleurs insisté sur la nécessité d’élargir la mission internationale en Haïti pour pouvoir faire face efficacement aux gangs qui terrorisent le pays. Ce déplacement met ainsi en lumière l’urgence d’une coopération régionale renforcée pour répondre aux défis sécuritaires et humanitaires auxquels Haïti et l’ensemble des Caraïbes sont confrontés.