ONU – Annalena Baerbock élue présidente de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

NEW-YORK,  lundi 2 juin 2025 (RHINEWS)L’ancienne ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a été élue ce lundi présidente de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, avec le soutien de 167 États membres sur 193. Âgée de 44 ans, elle devient la première femme européenne à occuper cette fonction depuis la création de l’Organisation, et la cinquième femme tout court à accéder à ce poste.

Vêtue d’un tailleur blanc, symbole historique des luttes féminines pour le droit de vote, Mme Baerbock a prononcé un discours inaugural dans lequel elle a affirmé que « la paix et le développement ne peuvent être pérennisés que si la moitié de l’humanité — les femmes — ont une place sur un pied d’égalité ». Elle a également souligné que les Nations Unies faisaient face à un « moment crucial », dans un contexte mondial marqué par plus de 120 conflits armés et une montée des inégalités.

Son mandat, qui débutera officiellement en septembre prochain à l’ouverture de la session annuelle, interviendra à un moment où l’Organisation est engagée dans une réforme structurelle d’envergure. Lancée par le Secrétaire général António Guterres sous l’intitulé ONU 80, cette initiative vise à moderniser le fonctionnement du système multilatéral. Mme Baerbock a estimé que cette réforme ne devait pas se résumer à de simples coupes budgétaires, mais viser à bâtir une ONU « plus souple, plus robuste, plus efficace ».

Saluant une élection « historique », António Guterres a rappelé que le multilatéralisme traverse une période « difficile et incertaine », marquée par les guerres, les impacts du dérèglement climatique, la pauvreté, la défiance généralisée et le blocage institutionnel. « Le moment est venu pour nous de nous unir, de trouver des solutions communes et d’agir ensemble », a-t-il déclaré, apportant son « appui total » à la nouvelle présidente.

Annalena Baerbock succède à Philémon Yang, ancien Premier ministre camerounais, salué pour sa gestion du Sommet de l’avenir organisé en septembre dernier. Ce dernier a félicité sa successeure pour son « engagement indéfectible en faveur du multilatéralisme ».

Parmi les dossiers sensibles qu’elle devra conduire figure le processus de sélection du ou de la prochain(e) Secrétaire général(e) de l’ONU, alors que le second mandat de M. Guterres s’achève. Mme Baerbock a d’ores et déjà annoncé que transparence et inclusivité seront au cœur de cette procédure, rappelant que « chaque État, grand ou petit, dispose d’une voix égale » au sein de l’Assemblée générale.

Interrogée sur la paralysie récurrente du Conseil de sécurité, Mme Baerbock a réaffirmé le rôle fondamental de l’Assemblée générale comme « seul organe véritablement universel », chargé des grandes missions onusiennes : paix, développement, lutte contre la pauvreté, désarmement, droits humains et protection de l’environnement.

Alors que les Nations Unies célèbreront leur 80e anniversaire cette année, le Secrétaire général a exhorté les États membres à raviver « les valeurs de solidarité et de collaboration qui définissent notre Organisation depuis sa création », pour œuvrer ensemble à un monde « plus pacifique et plus égalitaire ».