L’avocat de Stéphane Vincent dénonce le « populisme » du rapport de l’ULCC et plaide une faute civile de l’État…

PORT-AU-PRINCE, lundi 19 mai 2025 (RHINEWS)– Dans une note transmise à la Rédaction du Réseau Haïtien de l’Information (RHINEWS), Me Guerby Blaise, avocat de l’ancien directeur du Centre de Réception et de Livraison de Documents d’Identité (CRLDI), Stéphane Vincent, remet en question la rigueur du rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) qui accuse son client de détournement de fonds publics.

« En tant qu’ancienne autorité publique, Monsieur Stéphane Vincent porte un énorme respect à l’ULCC, mais il regrette que le rapport de cette dernière repose sur des hypothèses et esquive l’analyse factuelle », affirme Me Blaise. Il déplore notamment que le document ignore complètement les dispositions de l’arrêté Jouthe du 9 février 2021, base légale de la création du CRLDI, une omission qu’il qualifie de « défaut analytique justifiant l’absence totale de caractère scientifique » du rapport.

Le défenseur de M. Vincent soutient que le manque à gagner évoqué par l’ULCC serait en réalité la conséquence directe d’une défaillance structurelle de l’État, et non d’une quelconque malversation pénale de son client. « L’ULCC a admis elle-même que l’État a contribué à son propre dommage, lequel repose sur une faute civile et non pénale. Il est donc surprenant qu’elle ait conclu au prétendu détournement de fonds », souligne Me Blaise.

Dans sa critique, l’avocat va plus loin en interpellant le fonctionnement même de l’ULCC : « Avant de se plaindre du peu de condamnations pénales liées à ses rapports d’enquête, l’ULCC doit avoir conscience du manque de qualité de la majorité de ses rapports », prévient-il. Il appelle la société civile et les autorités politiques à faire preuve de prudence dans les éloges automatiques envers l’institution lorsqu’elle publie des rapports qu’il juge « populistes ».

Me Blaise annonce que son client est disposé à se défendre devant le parquet, confiant que les magistrats sauront corriger ce qu’il considère comme les « erreurs » et la « subjectivité » du rapport. Il cite à l’appui les articles 13 et 48 du Code d’Instruction Criminelle qui autorisent le ministère public à procéder à cette rectification.

« Dans l’attente de la communication officielle de l’entier dossier par le parquet de Port-au-Prince, Monsieur Vincent démontrera qu’il ne s’agit aucunement de détournement de fonds mais d’une faute civile dont il est totalement exonéré en raison de la faute de l’État », conclut la note.