PORT-AU-PRINCE, jeudi 1er mai 2025 (RHINEWS)— Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a vivement réagi mercredi à la nomination de Jean Rebel Dorcénat au sein de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), dénonçant ce choix comme une forme de “banalisation de la violence” et d’“impunité organisée”.
Le Conseil des ministres réuni mercredi à la Villa d’Accueil a procédé à une série de nominations, dont celle très remarquée de Jean Rebel Dorcénat au sein de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR).
Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, Jean Rebel Dorcénat est “un allié de Barbecue, un allié du gang Viv Ansanm, un proche de chefs terroristes et un facilitateur des groupes armés qui sèment la terreur dans le pays”. Il affirme que Dorcénat a non seulement été impliqué dans la Commission nationale de desarmements dès 2018, mais qu’il a aussi activement plaidé dans les médias en faveur de négociations avec les groupes armés après les massacres de La Saline, Pont-Rouge, Cité Soleil et Bel-Air.
“C’est lui qui a été chargé de “fédérer les gangs après les tueries, et c’est lui encore qui est allé plaider pour eux publiquement”, a lancé Espérance, accusant Dorcénat d’avoir renforcé le pouvoir des gangs plutôt que de les désarmer.
Le RNDDH affirme avoir rencontré des membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) il y a un mois pour les alerter sur le rôle que Jean-Rebel Dorcénat aurait joué dans la facilitation d’accès à des armes, des munitions et à des fonds pour des groupes armés, tout en utilisant des institutions de l’État comme façade. “Ils nous avaient fait comprendre qu’ils allaient y réfléchir, mais aujourd’hui, ils viennent de franchir une ligne rouge”, a déclaré Espérance.
Pour le directeur du RNDDH, cette décision constitue une insulte aux victimes des gangs : “C’est une gifle pour les femmes violées, pour les gens massacrés, pour les déplacés, pour tout un peuple pris en otage par les groupes armés”, a-t-il dénoncé, appelant les autres membres nommés au sein de la CNDDR à “réfléchir sérieusement à leur participation”.
Le RNDDH exige l’annulation immédiate de cette nomination et accuse le CPT de “trahir la promesse de changement et de sécurité” faite à la population haïtienne.
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