WASHINGTON, vendredi 2 mai 2025 (RHINEWS)– Le président Donald Trump a signé jeudi soir un décret mettant fin au financement fédéral de la National Public Radio (NPR) et du réseau PBS, accusant ces institutions médiatiques de diffuser une information « biaisée et partisane ».
« Le financement public des médias est dépassé, inutile, et nuit à l’apparence d’indépendance journalistique », a déclaré M. Trump. Le décret ordonne à la Corporation for Public Broadcasting (CPB) de cesser, dans les limites de la loi, d’allouer des fonds à ces deux réseaux. Une contestation judiciaire est d’ores et déjà envisagée.
Dans un communiqué, la Maison-Blanche accuse NPR et PBS d’avoir perçu « des dizaines de millions de dollars » en fonds publics chaque année pour « répandre une propagande radicale déguisée en information ».
Patricia Harrison, présidente de la CPB, a rappelé que son organisation est une entité indépendante, créée par le Congrès, et non soumise au contrôle de l’exécutif. Elle a dénoncé une tentative d’ingérence politique dans une mission de service public.
De son côté, Kate Riley, présidente de l’Association des stations de télévision publique, a exprimé sa profonde préoccupation. Selon elle, ce décret « défie la volonté du peuple américain » et risque d’affaiblir les services éducatifs, culturels et de sécurité publique offerts par plus de 160 stations locales, notamment en zones rurales.
Ni NPR ni PBS n’avaient réagi dans l’immédiat vendredi matin. Cette décision s’inscrit dans une série d’attaques récurrentes de l’administration Trump contre les médias publics, qualifiés par le président de « monstres de gauche radicale ».
Dans le même temps, M. Trump a renouvelé ses menaces contre l’université Harvard, affirmant vouloir lui retirer son statut d’exonération fiscale. « C’est ce qu’ils méritent ! », a-t-il lancé sur Truth Social, dans un climat tendu entre le gouvernement fédéral et les grandes universités du pays.
Selon l’exécutif, Harvard aurait échoué à respecter sa mission éducative et se consacrerait désormais à la promotion d’idéologies militantes. L’administration conditionne désormais ses financements à une série de réformes, dont l’abolition des programmes de diversité, la fin de l’anonymat lors des manifestations sur le campus, et une révision des critères d’admission.
L’université a répliqué en dénonçant une mesure « sans fondement légal », qui pourrait compromettre l’octroi de bourses, freiner la recherche médicale et affaiblir son rôle dans l’innovation. Elle assure qu’elle « ne cédera ni son indépendance ni ses droits constitutionnels ».
Harvard a récemment publié deux rapports internes sur les biais antisémites et islamophobes au sein du campus, tout en prenant certaines mesures symboliques. Mais selon un haut responsable de la Maison-Blanche, ces gestes sont jugés « insuffisants » et d’autres coupures budgétaires sont envisagées.