États-Unis/Immigration : Près de 800 arrestations en Floride lors d’une opération conjointe sans précédent entre ICE et autorités locales…

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MIAMI, dimanche 27 avril 2025 (RHINEWS)— Les autorités américaines ont annoncé samedi l’arrestation de près de 800 personnes en Floride au terme d’une vaste opération de répression de l’immigration clandestine menée sur quatre jours. L’Agence américaine des douanes et de l’immigration (ICE), en collaboration étroite avec les forces de l’ordre de l’État, qualifie cette opération de « première du genre » et de « hautement réussie ».

Selon le bureau de l’ICE à Miami, cette opération s’inscrit dans le cadre d’un partenariat inédit entre les autorités fédérales et locales. CNN a sollicité davantage de précisions sur l’identité des personnes arrêtées, leur statut légal et l’ampleur exacte de l’opération.

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a salué cette initiative sur les réseaux sociaux, y voyant « un exemple de coopération active entre la Floride et le Département de la Sécurité intérieure pour obtenir des résultats concrets en matière d’application des lois migratoires et de déportations ». Il a ajouté que « la Floride montre la voie à suivre en matière de collaboration avec l’administration Trump pour renforcer l’application des lois sur l’immigration ».

Ces arrestations interviennent dans un contexte de durcissement de la politique migratoire sous l’administration Trump, alors que le ministère de la Justice a récemment lancé des poursuites contre des responsables locaux accusés de faire obstruction aux opérations fédérales.

La Floride a intensifié sa coopération avec l’ICE grâce au programme 287(g), qui permet aux autorités locales d’être formées pour faire respecter certaines dispositions du droit fédéral de l’immigration. De nombreux responsables républicains de l’État ont menacé de démettre de leurs fonctions les élus locaux qui refuseraient de signer ces accords.

En février dernier, Ron DeSantis avait annoncé que des agences comme la police d’État, la Garde d’État de Floride, ainsi que les services d’application des lois sur l’agriculture et sur la pêche avaient signé des accords de collaboration avec l’ICE. Selon le Département de la Sécurité intérieure, plus de 200 agences locales, départementales et municipales de Floride ont désormais formalisé leur coopération, et plus de 70 autres accords sont en cours de finalisation.

La récente décision de plusieurs universités floridiennes d’autoriser leurs polices de campus à signer des accords avec l’ICE a également accru l’inquiétude parmi les étudiants étrangers, au moment où des centaines de visas universitaires ont été révoqués à travers le pays.

Malgré certaines réticences locales, la pression de l’État a forcé de nombreuses municipalités à se conformer. À Doral, une banlieue de Miami abritant la plus grande communauté vénézuélienne des États-Unis, le conseil municipal a approuvé à l’unanimité un accord de collaboration avec l’ICE. « Nous y sommes contraints par la loi de l’État. En cas de refus, nous risquons des sanctions pénales », a déploré l’avocat municipal Lorenzo Cobiella, rappelant que « passer ce texte est douloureux pour nous tous, car nous sommes tous issus de familles d’immigrés ».

À Fort Myers, après avoir d’abord rejeté un accord de coopération, les élus municipaux ont dû faire marche arrière sous la menace d’une destitution de la part du gouverneur, alertés par une lettre de l’Attorney General de Floride, James Uthmeier, qui dénonçait une « violation grave et directe » de la loi interdisant les « villes sanctuaires ».

Parallèlement, la pression judiciaire sur les responsables réfractaires s’intensifie. Vendredi, Hannah Dugan, juge de la cour de circuit du comté de Milwaukee, a été arrêtée par le FBI et inculpée pour avoir prétendument aidé un migrant en situation irrégulière à éviter une arrestation. Selon son avocat, « la juge Dugan regrette profondément son arrestation, qu’elle estime contraire à l’intérêt de la sécurité publique ».

Dans un autre dossier, un ancien magistrat du Nouveau-Mexique, Joel Cano, et son épouse Nancy Cano, sont accusés d’avoir manipulé des preuves liées à l’arrestation d’un migrant vénézuélien, Cristhian Ortega-Lopez, soupçonné d’appartenir au gang criminel Tren de Aragua. Ce dernier avait été inculpé en début d’année pour possession illégale d’armes à feu, selon des documents judiciaires.

Cette série d’événements souligne la fermeté de l’administration Trump en matière de politique migratoire, alors que les États-Unis poursuivent leurs efforts pour renforcer les expulsions et réduire la migration irrégulière sur leur territoire.