Didier Dominique, figure historique du syndicalisme haïtien et militant inflexible pour la démocratie, est décédé à 73 ans

PORT-AU-PRINCE, 18 mai 2025 (RHINEWSDidier Dominique, syndicaliste haïtien de premier plan et militant inlassable des droits des travailleurs, est décédé dans la nuit du 17 au 18 mai 2025, à l’âge de 73 ans, des suites d’un cancer, a confirmé sa famille à RHINEWS.

Architecte de formation et professeur d’université, il s’est imposé depuis plusieurs décennies comme l’un des visages les plus respectés du mouvement ouvrier haïtien. Engagé contre les injustices sociales, il fut aussi coauteur, aux côtés de son épouse, l’anthropologue Rachel Beauvoir-Dominique, de l’ouvrage Savalou E, consacré aux traditions paysannes d’Haïti.

Sa disparition survient alors que le pays traverse une période de fortes tensions sociales, marquées par des revendications croissantes des syndicats en faveur de conditions de travail dignes et de la protection des acquis sociaux. Pour beaucoup, Didier Dominique incarnait une conscience morale dans un paysage politique fragmenté et souvent miné par la corruption.

« Didier Dominique est mort. Haïti a perdu un homme qui n’a jamais été un démagogue », a déclaré Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), dans un hommage transmis à RHINEWS. « Un homme intègre, avec du caractère, du tempérament et des principes. Il est toujours resté droit, avec dignité et honnêteté, pour défendre les marginalisés, les opprimés, et les ouvriers. Il n’a jamais plié, jamais dansé au rythme des intérêts personnels ou des avantages. »

Pierre Espérance a rappelé l’engagement sans faille de Dominique dans les luttes ouvrières, saluant « un patriote — un homme qui n’a jamais compromis la justice, ni vendu ses convictions ». Il a adressé ses condoléances à sa fille, Arielle Dominique, ainsi qu’à son son ex-épouse Marise Pénette, « saluant leur courage dans la douleur et l’engagement de cette famille au service des luttes citoyennes ».

« Aujourd’hui, nous inclinons la tête, non seulement en deuil, mais aussi par respect. Car en perdant Didier Dominique, Haïti a perdu une conscience. Chapeau bas », a conclu le directeur du RNDDH.

Didier Dominique laisse derrière lui une génération de militantes et militants formés à son école d’exigence morale, de courage civique et de loyauté aux principes démocratiques. La date de ses funérailles sera communiquée ultérieurement.