rtine Moïse, Claude Joseph, Léon Charles et quatre autres hauts responsables convoqués à la Cour d’appel le 18 juin…

Jovenel Moiise, ancien President d'Haiti

PORT-AU-PRINCE, mardi 17 juin 2025 (RHINEWS) — Dans le cadre du dossier relatif à l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, la Cour d’appel de Port-au-Prince a convoqué pour audition, ce mercredi 18 juin 2025, sept anciens hauts responsables de l’État, dont l’ancienne Première dame Martine Moïse et l’ex-Premier ministre Claude Joseph. Ces convocations s’inscrivent dans la suite de l’appel interjeté contre l’ordonnance rendue par le juge d’instruction Walter Wesser Voltaire en février 2024.

Les personnalités appelées à comparaître devant la Cour sont : Martine Moïse, veuve de l’ancien président, Claude Joseph, ancien chef de la diplomatie et ex-Premier ministre, Léon Charles, ancien directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Dimitri Hérard, ex-responsable de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), évadé de prison, Ardouin Zéphirin, ex-ministre de l’Intérieur, Renald Luberice, ancien secrétaire général du Conseil des ministres, et Jeantel Joseph, ancien directeur de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP).

Cette série d’auditions a été ordonnée par le juge Emmanuel Lacroix, président de la composition, dans le cadre des recours contre l’ordonnance d’instruction rendue par le juge Voltaire, qui avait mis en cause 51 personnes. Parmi les inculpés figuraient des citoyens colombiens, des chefs d’unité de sécurité présidentielle, ainsi que plusieurs membres de l’exécutif haïtien en poste au moment du magnicide du 7 juillet 2021.

Dans son ordonnance de 122 pages, le juge Walter Wesser Voltaire avait notamment retenu contre certains de ces anciens responsables des chefs d’accusation tels que : association de malfaiteurs, complicité d’assassinat, complot contre la sûreté intérieure de l’État, détention illégale d’armes à feu, entre autres. Les inculpés avaient alors dénoncé une instruction biaisée, parlant d’« acharnement politique », tandis que le ministère public demandait la confirmation de certaines inculpations et l’annulation d’autres, comme dans le cas d’Ardouin Zéphirin ou de Claude Joseph.

« Après l’audition des ressortissants colombiens, il est indispensable d’entendre les anciens décideurs haïtiens », a écrit le juge Emmanuel Lacroix dans la décision rendue publique ce lundi. « Le devoir de justice exige que chaque angle soit exploré, afin d’établir la vérité sur les circonstances et les responsabilités de ce crime d’État. »

Le 7 juillet 2021, le président Jovenel Moïse était assassiné de 12 balles dans sa chambre à coucher, dans sa résidence privée à Pèlerin 5, en présence de son épouse, blessée grièvement. Quatre ans plus tard, le dossier reste l’un des plus sensibles de l’histoire récente d’Haïti, mêlant réseaux internationaux, rivalités internes au pouvoir, complicités sécuritaires et financement opaque.

Les auditions prévues ce 18 juin sont déterminantes pour la suite du processus judiciaire. Elles permettront à la Cour d’appel de confirmer, infirmer ou compléter les conclusions du juge Voltaire, dont l’enquête a été à la fois saluée pour sa portée inédite et critiquée pour ses zones d’ombre.